Sauver le Tuit-Tuit
La SREPEN-rne participe au Programme Opérationnel de Lutte contre les Invasives à La Réunion (POLI)

Le Défi
Plus connu par les Réunionnais sous le nom de « Z’oiseau couillon » ou « Merle Blanc », le « Tuit-Tuit » ou « Coracina newtoni » de son nom latin est un petit passereau forestier qui vivait autrefois à plus basse altitude et dans d’autres massifs forestiers de l’île (Probst, 1995). Aujourd’hui, il ne subsiste qu’une trentaine de couples de cet oiseau échenilleur, probablement dispersés sur le massif de la Roche Ecrite, soit dans une forêt indigène située entre 1000 et 1800 mètres.
Tuit-Tuit mâles et femelles sont totalement différents et, si vous avez la chance un jour d’en croiser un, vous ne pourrez pas vous tromper.
- Le mâle : gris pâle sur le dos et sur la tête, les ailes et la queue noires avec des taches blanches vers les extrémités, une ligne noire traverse l’oeil, et le ventre est blanc, parfois barré légèrement de gris.
- La femelle : brune rousse sur le dos et d’un brun pâle sur le ventre, barré de brun foncé. Les jeunes, au moment de l’envol, ressemblent à la femelle avec un plumage plus ponctué et strié de noir (d’après la SEOR, 2001).
De plus, cet oiseau tient son nom des chants variés du mâle, dominés par des « Tuit-tuit-tuit » sonores, la femelle ne pouvant pas chanter et se contentant d’émettre de temps en temps un « Kwek » sonore pour signaler sa position au mâle. Ce dernier peut également pousser des cris d’alarme quand il est inquiété et chante surtout en début et fin de journée (Probst 1996 ; SEOR 2001). Plutôt discret, le Tuit-Tuit chasse assez haut dans les arbres, jusqu’à 12 mètres. Essentiellement insectivore, il consomme occasionnellement des fruits (Thiollay et Probst 1999 ; SEOR 2001). Sa période de reproduction s’étend de Juillet à Septembre et la femelle pondra généralement deux oeufs, trois au maximum.
Besoin de protection
Il parait essentiel de protéger au mieux la forêt de la Roche Écrite dans laquelle vit l’oiseau. En effet, ce milieu apparait menacé par des espèces envahissantes, végétales comme le longose qui empêche la régénération des espèces indigènes, animales comme le rat, prédateur du Tuit-Tuit ou encore le cerf de Java qui par son activité bruyante, perturbe l’environnement de l’oiseau.
La population de Tuit-Tuit est extrêmement fragile et vulnérable et elle exige une surveillance de tous les instants.
Avis des experts
De nombreux experts dont fait parti, Carole Attié, que la SREPEN-RNE a déjà eu l’occasion de côtoyer, contribuent à la conservation de l’espèce. Leurs recommandations sont les suivantes : A court terme, il est nécessaire de maintenir à un niveau équivalent la taille de la population ainsi que son aire de répartition. L’objectif de moyen et long terme devra être l’accroissement de la population jusqu’à atteindre son seuil de viabilité (125 couples reproducteurs au minimum). Afin de remplir ces objectifs, il parait nécessaire de mieux connaitre la biologie et les causes de la rareté du Tuit-Tuit afin d’essayer de l’élever en captivité et de le réintroduire au sein d’autres sites de l’île jugés favorables. Il en va de la survie de cet oiseau endémique de la Réunion.
Soyons alerte sur les espèces invasives, et préservons le Tuit-Tuit
(www.especesinvasives.re)